conservatoire national des archives et de l'histoire de l'éducation spécialisée et de l'action sociale

Lorraine – Retour sur la soirée Ciné-débat au cinéma Casino de JOEUF (54) le 16 octobre 2025

14 Octobre 2025 – Retours sur la soirée ciné-débat à partir du film documentaire « La Sociale » de Gilles Perret au cinéma Casino de JOEUF

16 octobre 2025 à Joeuf : Claudie TRECZIACK Pdt Marche et Rêve & Jacques BERGERET CNAHES

15 octobre 2025 à Joeuf : Claudie TRECZIACK Pdt Marche et Rêve & Jacques BERGERET CNAHES

16oct25 Cinéma Casino de Joeuf_80ans de la SS_Gens 150p sur 2 niveaux

16 octobre 2025 Cinéma Casino de Joeuf – 80ans de la SS. 150 spectateurs sur 2 niveaux !

Quelques témoignages…

Henri Molon : Après la projection du film « La Sociale » suivie par un public attentif, de 150 personnes, qui sont restés pour débattre, la dizaine d’intervenants de la salle a attiré l’attention sur les problèmes de financement, le rôle des mutuelles et celui du régime local Alsace-Moselle ainsi que des complémentaires santé au sujet desquelles il a été souligné qu’elles participaient du désengagement de la Sécurité Sociale en laissant un important reste à charge à payer pour les assurés.

Moussa Aridji, a fait l’historique des modes de financement, des cotisations à la CSG, avec le remboursement de la dette fiscal entre parenthèses CRDS, l’insuffisance des recettes a été permanentes, d’autant que le coût maladie, maternité, vieillesse, ne cesse de croître.

La prise de conscience des participants a été accrue avec le rappel des problèmes, tenant à l’âge, au montant des retraites, à la démographie médicale, aux difficultés d’accès aux soins et aux niveaux des prestations. L’assemblée a reconnu que le débat sur la Sécurité Sociale était soumis au prisme des problèmes de chacun et au mouvement de solidarité politiquement engagé ».

Moussa Aridja : « l’un des premiers intervenants a salué la justice rendue par ce film-documentaire « La Sociale », aux acteurs qu’étaient les travailleurs de l’époque syndiqués à la CGT et militants du PCF, et au premier plan Ambroise Croizat auquel l’animateur de la soirée, Jacques Bergeret, a rendu hommage dans sa présentation. Ils étaient à l’œuvre dans la construction et le développement concret de cette institution. Pour illustrer l’enjeu de santé publique auquel cette institution répond notamment, l’anecdote du dialogue que l’animateur avait eu avec une dame a qui il avait demandé ce qu’elle pensait de la Sécurité Sociale a fait réagir la salle. En effet la dame a répondu « La Sécu c’est fini, ils vont la supprimer, à cause des cas sos et des étrangers ». Il lui avait alors répondu : « Lorsque vous prenez le bus ou que vous faites vos courses, aimeriez-vous que la personne d’à côté soit malade, pas soignée et vous contamine ? La santé est une affaire individuelle et collective ».

Une spectatrice a demandé si, au vu de la situation financière du régime général il n’était pas plutôt opportun de s’inspirer du régime alsacien qui lui se porte très bien, ce à quoi Henri Molona répondu en un développement structuré en plusieurs temps. Ce dernier a par ailleurs rappelé l’importance de désigner les pensions comme du salaire.

Un intervenant, se présentant comme un intermittent du spectacle syndiqué à la CGT, a énoncé qu’il fallait défendre la Sécu sans relâche, mais pour ce faire nous ne devrions pas omettre, en citant le philosophe Antonio Gramsci, d’allier le pessimisme de l’intelligence à l’optimisme de la volonté. Il invite aussi à la prudence en tirant le bilan de ce que les socialistes de son point de vue ont pu faire ou commettre ces dernières décennies en termes de mesures politiques, d’attaques ou encore de « trahisons » à l’encontre de la Sécu. Il a également souligné la nécessité de revenir à une gestion des caisses de Sécu à 75% par les travailleurs pour des raisons démographiques (ceux-ci sont plus nombreux que les employeurs donc devraient peser davantage).

D’autres personnes ont pris à tour de rôle la parole soit pour faire des courtes remarques, soit pour poser des questions. Des choses ont été dites et mises en discussion à propos de la mutualité et de son rôle. L’une des personnes tenait à rappeler à quel point la Sécu est une institution de travailleurs et qu’il est par ailleurs injuste d’avoir à payer toujours davantage de frais médicaux.

Enfin, un spectateur a parlé du poids que représentent les exonérations de cotisations sociales dans les finances de la Sécu et qu’y mettre fin pourrait bien soulager l’institution.

La parole a ensuite été donnée à Moussa Aridja qui a fait un développement sur le rôle du financement par cotisation dans la Sécurité sociale et une mise en contexte datée et chiffrée de la situation financière de l’institution (dont une déconstruction non exhaustive du « trou de la Sécu »).

Jacques Bergeret a terminé par un propos conclusif synthétisant tout ce qui a pu être dit et les enjeux qui attendent encore la Sécu puis a remercié tout le monde pour sa présence et sa participation ».