conservatoire national des archives et de l'histoire de l'éducation spécialisée et de l'action sociale

Les premiers pas du CNAHES

 

« La photo de Bordeaux » (mai 1993)

Debout, de gauche à droite : Bernard Montaclair, Françoise Tétard, Paul Lelièvre, Pierre Lalire, Henri Lehmann, Mathias Gardet, Monique Bauer, Michel Blondel-Pasquier, Jacques Gauneau, Jean Ughetto, Jacques Ladsous, Mr …, Françoise Astruc, François Girard-Butoz, Jean Hassler, Bernard Bonnemason, Gilbert Rouillon, Edmond Bourasseau, Marc Ehrhard, Henri Kegler, Anne-Marie Ressouches, Rémi Bertier, Jacques Bourquin.

Assis sur le banc : Mme Bertier, Jeanne-Marie Lelièvre, Marguerite Lalire, Pierre Polle, Serge Ginger, Paul Bertrand, Simone Noailles, Jacques Guyomarc’h, Victor Girard, Alain Jacquemin, Jean Bégué, Alex Soubeyrat, Philippe Monello, Gilbert Duchez.

Assis par terre : Jacques Mazé, Xavier Durand.

 

 

11 juillet 1994 : la déclaration officielle

Dans toute histoire d’association une des dates clés est la déclaration à la Préfecture ; pour le CNAHES cela a été fait le 11 juillet 1994. La déclaration publiée au J.O. du 3 août 1994 mentionne comme but :
« Recueillir les témoignages des premiers acteurs du secteur de la protection de l’enfance et de l’adolescence ; créer un centre de repérage, recueil, conservation, exploitation des archives de ce secteur ; faciliter la rencontre de tous ceux qui sont soucieux de son histoire ; contribuer à la diffusion et à la valorisation des études, recherches et enseignements sur ce sujet ; transmettre ce patrimoine aux acteurs d’aujourd’hui et de demain ».

 

Une réunion constitutive : celle du 28 mai 1994

Précédant cette démarche administrative, il y a toujours une réunion constitutive durant laquelle se discutent les différents articles des statuts. Pour le CNAHES, cette réunion se déroula le 28 mai 1994 au CREAI de Paris. Elle réunissait des ténors du monde associatif, tous fortement investis dans le secteur, et quelques chercheurs. Elle donna lieu à des débats vifs mais toujours passionnés. Les enjeux inhérents à la conception des statuts permettent de comprendre l’importance stratégique de certains articles, comme par exemple les articles 5 et 6 sur les adhésions, les articles 8 et 9 sur la composition du conseil d’administration et du bureau et les conditions de son renouvellement, l’article 13 sur les mesures à prendre en cas de dissolution. Ces discussions sont révélatrices des richesses mais aussi du cadre imposé par cette fameuse démocratie associative.

 

Un événement fondateur : la (fameuse !) réunion de Bordeaux

Mais une réunion, toute constitutive qu’elle soit n’est jamais spontanée. Pourquoi ces personnes-là se sont-elles rassemblées à ce moment donné, qu’est-ce qui a déclenché ce regroupement d’un premier cercle de fondateurs ? S’il serait possible de trouver plusieurs origines à cette aventure, il y a un événement qui a fait date, fédérateur, cet événement c’est la réunion de Bordeaux, les 20, 21 et 22 mai 1993 rassemblant des anciens professionnels (plus d’une quarantaine) et des historiens. Pendant une soirée et deux jours pleins, nous avons vécu, travaillé, mangé et dormi sur place, une vie en monde clos à l’image du lieu qui nous accueillait : le grand séminaire de Bordeaux. Cherchant à se démarquer d’emblée d’une réunion d’anciens combattants, l’objectif prioritaire était la préservation d’une ou des mémoires du secteur. Non sans réticences et controverses, il a été aussi décidé de s’attacher à la conservation des autres traces de ce passé : archives écrites, iconographie, films… Certains des participants à ces journées ont en effet témoigné de l’imbrication étroite entre leur vie privée et professionnelle, ce qui les a souvent rendus détenteurs de fonds conséquents qui reflètent leur carrière riche en responsabilités de toutes sortes (expériences éducatives, direction d’établissements, administration de nombreuses associations tant au niveau local, régional que national, voire international). Ils ont pu alors exprimer leur souci de sauvegarder ce patrimoine, d’autant que leurs enfants ayant parfois suivi d’autres voies ne pouvaient s’engager à prendre le relais.

 

Sauvegarder les archives privées

En 1995, le CNAHES a fondé le Centre des Archives de la Protection de l’Enfance et de l’Adolescence (CAPEA) qui regroupe les archives d’associations, ainsi que celles des personnages ayant agi dans ce secteur. Le CAPEA s’inscrit en creux dans la législation en matière d’archives privées, la loi n° 79-18 du 3 janvier 1979 intégrée en 2001 au livre II du Code du Patrimoine ne définissant les archives privées que par la négative, c’est-à-dire l’ensemble des documents qui ne sont pas des archives publiques (articles L 211-4, L 211-5). Le CAPEA est ainsi né de la prise de conscience d’un vide en matière de collecte d’archives de ce secteur du fait de sa configuration aux confins du public et du privé.

 

Une collecte d’archives à plus grande échelle

En 2002, cette initiative privée s’est intégrée dans une politique publique de sauvegarde et de valorisation du patrimoine lorsque le CNAHES a pu officialiser sa précieuse collaboration avec les services de l’Etat. Celle-ci s’est matérialisée par la signature d’une convention entre notre association et les trois ministères respectivement chargés de la culture, de la justice et des affaires sociales. Trois mois après, une instruction du ministère de la culture et de la communication est adressée aux services d’archives départementales pour les associer à la nouvelle politique de collecte des archives de l’éducation spécialisée prévue par la convention (voir le texte de l’instruction DPACI/RES/2002/004 du 28 octobre 2002, accompagnée de la convention signée le 24 juillet 2002).

 

Sur l’histoire du CNAHES, voir aussi :