conservatoire national des archives et de l'histoire de l'éducation spécialisée et de l'action sociale

Très beau final pour notre AG du 16 mai 2019

Martine TRAPON, administratrice, ancienne Directrice de l’École Normale Sociale, est intervenue sur le thème : 

L’insertion, quelle histoire !

« Le corps social perd tout doucement son lendemain » Robert Castel ouvre son ouvrage « La montée des incertitudes, p 11, 2009 » par cette formule de Paul Valéry qui concernait le royaume de France au temps de Montesquieu avant 1789.

En 2009, Robert Castel n’imaginait pas que nous étions à la veille d’une révolution cependant, écrivait-il : « Nous sommes en train de perdre notre lendemain » (…) « une transformation considérable s’est opérée depuis une trentaine d’années quant à la façon dont nous pouvons nous représenter l’avenir et avoir prise sur lui ».

Cette possibilité à se projeter dans l’avenir est dépendante selon lui du degré d’affiliation de l’individu dans la société et de sa confiance dans ses possibilités ou impossibilités à progresser du fait des protections attachées à son statut social.

Dans tous les pays développés, la société salariale née avec l’industrialisation s’effrite et se délite entrainant avec elle un affaiblissement des protections sociales collectives qui lui était intimement liée et un nombre toujours plus important de chômeurs.

S’agit-il d’une « une augmentation considérable de fainéants ou de déficient » ? (Robert Castel, « Du travail social à la gestion du travail social », Revue Esprit, pp 28,45 1998.).

Ce « déficit d’intégration » peut donner lieu à deux interprétations.

« Une incapacité propre à l’individu de satisfaire aux exigences requises pour tenir une telle place (…) qui laissent entendre que la difficulté à s’adapter a d’abord et principalement son siège dans l’individu ;

ou bien au contraire le déficit renverrait à une carence de l’organisation sociale qui ne fournirait pas à ses membres les moyens nécessaires pour s’intégrer. »

Le texte complet sera publié dans la prochaine lettre du CNAHES